Phnom Pehn, symbole d’un triste passé
Bien que capitale depuis 1431, on connaît Phnom Penh surtout pour son récent et triste passé comme l’est celui de tout le pays, les souvenirs du grand Empire khmer étant laissés du côté du site d’Angkor. Malmenée pendant la guerre du Vietnam, la ville fut littéralement vidée de ses 2 millions d’habitants emmenés de force vers les campagnes en 1975 par les Khmers rouges alors au pouvoir. Elle fut laissée à l’abandon pendant presque 4 ans.
Depuis, la ville s’est développée de manière assez anarchique et on le ressent bien en arrivant. Malgré la présence du Palais royal du Cambodge, ce n’est donc pas avant tout pour sa richesse culturelle que Phnom Penh attire les touristes : elle est le lieu emblématique d’une horrible période dont on en apprend davantage à chaque coin de rue et dont on sent le poids aujourd’hui sur la population.
Tuol Sleng Genocide Museum
Voilà sans aucune hésitation la visite immanquable de Phnom Penh. Le Tuol Sleng Genocide Museum plonge le visiteur au cœur des atrocités commises par les Khmers rouges de 1975 à 1979. C’est dans une atmosphère macabre qu’on se déplace entre les cellules vides de la plus connue des prisons sous la dictature, S-21, réhabilitée en musée au début des années 80.
Pour la petite histoire, les bâtiments de S-21 étaient autrefois ceux d’un lycée. Lorsqu’on est dans l’enceinte du musée, on reconnaît bien la cour de récréation et les salles de classe. Mais tout de suite, les fils barbelés qui recouvrent les bâtiments nous ramènent à la réalité du lieu et font froid dans le dos.
Durant la visite, on passe successivement à l’intérieur des 4 bâtiments disposés en U qui composent le musée. Dans le premier, les salles qui servaient de cellules collectives ou de salles de torture sont globalement vides. Cependant, on imagine bien l’horreur qu’ont pu y vivre les prisonniers notamment grâce aux quelques photos prises lors de la libération de la prison par les soldats vietnamiens. Dans les deux suivants, on passe en revue les cellules individuelles tandis que le dernier bâtiment expose des accessoires d’époques, des vêtements, des outils de tortures et les photos des détenus dont les visages expriment plus que n’importe quel discours.
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Nous avons fait le choix de ne pas nous munir de l’audio pour la visite. Nous avons erré dans le musée sans connaître les détails concernant l’utilisation de chaque pièce mais l’émotion ressentie n’en a pas été moins vive. Les témoignages des 7 survivants (!) affichés dans le bâtiment au fond de la cour sont le clou de la visite selon nous car si on a du mal à s’imaginer le quotidien des prisonniers seulement en observant les lieux, ils nous le décrivent avec une précision terrifiante.
Il faut ajouter 3 USD pour l’audio. Adaptez votre tenue vestimentaire (épaules et jambes couvertes) avant d’entrer dans ce lieu de mémoire. Pas de panique si vous avez oublié vos manches longues, le musée loue des vêtements appropriés.
L’info des Chatons
Les autres lieux d’intérêt à Phnom Penh
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Le Palais royal de Phnom Penh peut faire l’objet d’une visite (entrée à 40 000 KHR soit 8,3€) mais nos récentes virées à Ayutthaya en Thaïlande puis à Angkor nous ayant offert le meilleur des palais et temples siamois et khmers, c’est avec nettement moins d’enthousiasme qu’on envisage une telle visite.
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Une rapide recherche nous conduit à regarder du côté des marchés de Phnom Penh : le Marché central, l’Orussey Market, le Phnom Penh Night Market, le Marché olympique, le Russian Market, … bref, ils sont nombreux !
Parmi la liste, nous avons tenté l’Orussey Market et le Marché central par considération géographique et c’est sur le second que nous aimerions dire un mot.
Phsar Thom Thmey (le « nouveau grand marché »)
Inauguré en 1937, l’édifice très particulier du Marché central fut conçu par un architecte Français, Jean Desbois. Pour nous y rendre, nous empruntons le Boulevard Charles de Gaulle depuis l’Orussey Market qui nous aura laissés un peu indifférents.
De loin, on repère déjà rapidement l’immense coupole au-dessus d’une des 4 ailes qui composent le bâtiment. Nous avons une certaine hâte de nous retrouver dans une ambiance que nous apprécions bien. Malheureusement pour nous, on constate très vite que la partie couverte du marché est fermée, comme beaucoup d’autres établissements en cette semaine de Nouvel an chinois.Nous ne verrons pas l’intérieur du Marché central. On retrouve bien les stands de vêtements, chaussures, accessoires, fruits & légumes, viande & poisson, souvenirs, mais ceux-ci sont disposés tout autour de l’enceinte.
Heureusement, on retrouve le sourire avec les stands de vêtements et de sacs en observant les détails qui trahissent facilement tous ces produits de contrefaçon et en appréciant les traductions approximatives du français sur les imprimés de t-shirts.
Notre tour au Marché central a été rapide et décevant compte-tenu du contexte. En temps normal, le Phsar Thom Thmey est un lieu où il doit être assez excitant de se promener vu la taille impressionnante de l’édifice.
Ambiance générale à Phnom Penh
Si nous étions arrivés directement de France à Phnom Penh, le dépaysement aurait été total comme celui que nous avons vécu à Hanoï au Vietnam. Comme rappelé en introduction, la ville s’est développée de manière anarchique et on le sent : il n’y a pas vraiment de règle ici. Mais la capitale cambodgienne reste tout de même plus tranquille que sa voisine vietnamienne.
On ne s’y est jamais senti en insécurité mais soyez vigilant cependant car les arnaques sont nombreuses et certains n’hésiteront pas à vous dérober quelques dollars par n’importe quel moyen, notamment le fameux vol à l’arrachée dont on a fait l’expérience à HCM. Les tuk-tuk sont partout, plus que partout ailleurs au Cambodge (plus qu’au Vietnam !) et les chauffeurs pas toujours des plus agréables.
Phnom Penh est une ville assez sale où la pauvreté est omniprésente. Même sur les grands axes, nous avons été témoins de tableaux peu plaisants tels que ceux d’enfants dormant à même le sol ou sur des cartons dépliés. C’est aussi pour nous la ville d’Asie du Sud-Est où trouver une chambre convenable pour dormir fut le plus compliqué tant les avis des précédents voyageurs étaient mauvais.
Sinon, on remarque que le protectorat français a laissé quelques traces, notamment en matière d’architecture. Dans certaines rues, on se sent « presque » en France quand on regarde la façade des immeubles en tout cas.
Pour conclure, Phnom Penh n’est pas une ville déplaisante en soi mais soyez prévenus ! C’est une bonne porte d’entrée pour un séjour au Cambodge et pour se rendre sur les autres sites d’intérêt du pays en minivan. C’est surtout une étape obligatoire pour mieux comprendre le triste passé récent des Cambodgiens.
⇾ Phnom Penh est l’étape historique indispensable du Cambodge
⇾ La visite incontournable est celle du Tuol Sleng Genocide Museum (5 USD + 3 USD pour l’audio)
⇾ Idées de visite : le Phsar Thom Thmey (Marché central), le Palais royal du Cambodge
⇾ Attention aux arnaques, vols à l’arrachée et aux chambres d’hôtel généralement peu reluisantes !
⇾ Pour la liste des hébergements testés c’est ici et pour les restaurants par là.