Les Spartan Race d’Asie du Sud-Est
Alors que nous étions tranquillement dans notre hôtel à Rangoon, c’est en observant le calendrier des courses 2019 que l’idée m’est venue : et pourquoi ne pas participer au championnat Asie-Pacifique !?
Trois événements répartis sur 3 mois étaient au programme de la compétition : Lima-Batangas (Philippines), Lost World Of Tambun (Malaisie) & Bukit Timah (Singapour). Ainsi, notre périple asiatique se dessinait. Je vous livre dans cet article un condensé de ce que vous retrouverez sur les courses de la célèbre franchise dans les pays d’Asie Pacifique.
Une Spartan Race, c’est quoi ?
Commençons par le commencement. Car même si la course à obstacles s’est largement démocratisée ces derniers temps, elle reste une pratique sportive de second plan, et ce partout dans le monde. Si The Mud Day s’est imposé auprès du grand public il y a quelques années, c’est aujourd’hui la Spartan Race qui est devenue la référence de la discipline, à tel point qu’on retrouve des courses de la franchise sur tous les continents.
Une course à obstacles est une sorte de parcours du combattant, un enchaînement d’obstacles variés (palissades, filets, portés de charges, passage dans l’eau, dans la boue, …) et de portions de course à pied en nature sur des distances allant de 5 à 50 km pour les plus exigeantes. Sur certaines courses, les participants disposent de plusieurs essais pour franchir un obstacle. Spartan s’est distinguée des autres franchises en instaurant une tentative unique à chaque obstacle ainsi que des burpees de pénalité (pompe + saut) en cas d’échec.
Ainsi, participer à une Spartan Race requiert des qualités diverses : endurance, agilité, force, équilibre, précision. L’unique tentative sur les obstacles ajoute à cette discipline ultra complète sur le plan physique un aspect mental.
Aujourd’hui, ce sont des milliers de participants qui se retrouvent sur les lignes de départ des Spartan Race. Certains viennent y chercher la performance (catégories « Élite » et « Age Group »), d’autres le dépassement de soi ou l’amusement. Bref, tout le monde y trouve son compte et c’est ça la grande force de la franchise.
La chaleur comme élément central…et obstacle principal !
Avant les pays asiatiques, j’avais goûté aux Spartan Race de France, d’Espagne, d’Italie, d’Autriche, des Pays-Bas et des USA. Évidemment, la météo n’est pas toujours au rendez-vous et peut devenir un obstacle à part entière qui vient s’ajouter au parcours. Ce fut le cas en Asie du Sud-Est et l’obstacle supplémentaire était : la chaleur.
Qu’elle soit sèche ou humide, la chaleur n’est pas à négliger lors d’un tel événement. Alors que les autres compétitions type marathon débutent généralement tôt le matin (voire en pleine nuit) dans ces pays, Spartan fait partir ses premières vagues d’athlètes sur le coup de 8-9h. Et croyez-moi, à cette heure-là, la chaleur est déjà bien présente dans ces régions…
Beaucoup d’obstacles, moins de course à pied
La Spartan Race existe sous différents formats : Sprint (≈ 6 km), Super (≈ 12 km), Beast (≈ 24 km) et Ultra (≈ 50km). Bien entendu, l’augmentation de la distance implique davantage d’obstacles. Pour ce championnat Asie Pacifique, 2 Super et 1 Sprint étaient prévues quand les autres championnats comportent toujours au moins 1 Beast.
De plus, sur les parcours, on remarque rapidement que les obstacles jouent une part plus importante que sur les courses européennes. Le fait est que, en discutant avec les fans locaux, la course à pied n’est pas leur fort. La différence culturelle peut s’expliquer aisément avec le point précédent car la chaleur demeure une contrainte de taille pour les entraînements d’endurance.
La course de Lima-Batangas aux Philippines s’est déroulée dans un environnement très sec et sous une chaleur non moins sèche. À Singapour, l’étendue du parc de Bukit Timah permettait l’organisation d’une Super mais avec quand même pas mal d’allers-retours pour allonger la distance.
Seule la boucle dans le parc à thème Lost World Of Tambun en Malaisie comprenait de longues portions de course à pied en nature.
Cependant, la diversité des paysages et des terrains reste limitée par rapport aux courses en Europe et en Amérique du Nord. J’aurais aimé être un peu plus dépaysé à l’image de l’Ultra Trail d’Angkor au Cambodge par exemple.
Des élites et une communauté bien présente à chaque événement
En tout cas, au niveau de l’organisation, ces Spartan Race n’ont rien à envier aux courses occidentales. Les habitués de ces événements ne remarqueront aucune différence et n’appréhenderont pas même la barrière de la langue étant donné que tout est écrit en anglais.
Quid du niveau ? Honnêtement, il est plutôt élevé. Entre les sportifs de haut niveau locaux, les occidentaux expatriés et les athlètes ayant fait le voyage pour l’occasion, la vague « Élite » est bien fournie. Et puisque les déplacements d’un pays à l’autre sont relativement bon marché, on croise à peu près les mêmes têtes à chaque événement.
Au sein des vagues « Age Group », la compétition est également bien réelle avec néanmoins un nombre de participants moins élevé dans chaque catégorie.
Mais globalement, l’engouement pour la Spartan Race est immense, que ce soit en Malaisie, aux Philippines ou à Singapour. Les courses attirent des milliers de participants dont une grande majorité portent déjà des vêtements ou accessoires relatifs à la marque. Ces rendez-vous festifs restent donc un bon moyen de rencontrer des locaux et/ou des voyageurs du monde entier.
Conclusion
Malgré le décalage culturel avec les pays occidentaux, les pays d’Asie Pacifique sont friands de course à obstacles. C’est donc tout naturellement que Spartan a su s’imposer dans cette région du monde et proposer ses courses aux sportifs locaux, expatriés et voyageurs.
Hormis le cadre, c’est la chaleur, bien souvent humide, qui est le plus dépaysant selon moi. Car même en Malaisie, à Singapour ou aux Philippines, la Spartan Race fait admirablement véhiculer les mêmes valeurs de fraternité, d’entraide et de dépassement de soi.