Cambodge

Kampot, escale dans la région du poivre

 

Si Kampot est célèbre dans le monde entier, c’est avant tout pour son poivre considéré comme l’un des meilleurs au monde. Grâce à cette culture développée majoritairement sous le Protectorat français depuis la fin du XIXème siècle, Kampot est devenu aujourd’hui une des régions touristiques majeures du Cambodge.À proximité, on trouve le parc national de Preah Monivong (Bokor) qui constitue l’autre attraction phare de la province. N’étant pas spécialement emballés par ce que nous avons vu et entendu sur ce parc, nous avons choisi d’en faire l’impasse. En pleine semaine de Nouvel An chinois et dans un contexte très particulier (on vous en dit plus plus bas), la hausse des prix des hôtels a aussi été un moteur dans notre décision de mettre les voiles rapidement.

Notre séjour à Kampot se résume donc de la manière suivante : visite d’une plantation de poivre et balade en scooter dans la campagne cambodgienne. Et pour être francs, c’était vraiment cool !

 

 

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Notre arrivée particulière à Kampot

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Pour replacer l’article dans son contexte, nous arrivons à Kampot le 23 janvier 2020 soit à deux jours du début du Nouvel An chinois. Pour cette raison, les hôtels sont bondés, envahis par les touristes venus de Chine pour leur semaine annuelle de vacances. L’information est d’autant plus préoccupante que la Chine a annoncé 2 jours plus tôt que le nouveau coronavirus est transmissible entre humains. La gravité de ce dernier n’est pas encore désigné mais on évoque à cette époque une maladie plus contagieuse que le SRAS et surtout peut-être aussi dangereuse.

Imaginez donc l’état d’esprit dans lequel nous sommes au moment de poser les sacs à l’hôtel et de constater qu’il n’y a que des touristes chinois partout autour de nous… C’est sans compter sur nos proches qui, depuis chez eux où la maladie n’est pas encore d’actualité, ne nous rassurent aucunement en nous demandant si tout va bien.

Bref, la boule au ventre ne nous a pas quittés durant tout notre « weekend » à Kampot. Ce court récit n’a aucun intérêt concernant un séjour dans cette belle province mais il permet d’expliquer pourquoi nous avons écourté le nôtre. Cela étant dit, voici un condensé de notre passage express au pays du poivre !

 

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La découverte de la campagne cambodgienne

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Si on s’en tient au centre-ville, Kampot n’est pas la destination immanquable du Cambodge. Les rues sont plutôt sympathiques, on a aimé se promener le long de la rivière Preaek Tuek Chhu mais l’excursion matinale au marché nous a plus écœurés qu’autre chose à la vue de la gestion des déchets des locaux.

 

 

 

Par contre, en sortant de la ville, c’est tout autre chose !

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Kampot est pour nous l’occasion de retrouver notre ami le scooter pour la première fois au Cambodge. Les plantations de poivre se trouvant à une bonne vingtaine de kilomètres à l’ouest de la ville, opter pour ce moyen de locomotion semble le plus approprié. Comptez environ 5$ la journée de location.

En partant du Durian Roundabout, le rond-point orné d’une statue de durian (wtf!?), rejoindre les plantations de poivre nous aura pris environ 40 minutes. Le route qui nous y amène se transforme en chemin de sable rouge sur les derniers kilomètres. Donc en scooter, ça tâche !
 

 
Après nos escales à Siem Reap et Phnom Penh, on découvre enfin la campagne cambodgienne. Le mélange entre le rouge du sable, le vert de la végétation et le bleu du ciel nous émerveille. Même Cosy aux commandes ralentit pour profiter de ce décor nouveau pour nous. Alors, lorsqu’on aperçoit des buffles d’eau se baigner à côté d’une voie ferrée, on ne peut qu’immortaliser la scène.
 

 
On effectue un second arrêt juste avant d’arriver aux plantations. Cette fois, c’est le mystérieux Secret Lake que nous apercevons (de son vrai nom le Brateak Krola Lake). Ce surnom lui a été donné depuis la fin des années Khmers rouges car en ce temps-là, il n’était connu que des khmers rouges et des travailleurs. Et puis, bon nombre de prisonniers étaient emmenés vers ce lac duquel ils ne revenaient jamais… Le mystère planait donc jusqu’à ce que furent découverts de nombreux corps dans ses eaux.
 

 
Oui, le Brateak Krola Lake, si mignon soit-il, était le lieu idéal pour faire disparaître les cadavres pendant les années du génocide.

Après avoir visité les plantations de poivre, vous pouvez :

➤ soit vous diriger vers le sud pendant une quarantaine de minutes pour gagner Kep,
➤ soit rebrousser chemin et retourner vers Kampot en passant par les marais salants (car non, il n’y a pas que le poivre à Kampot !).

 
Kep est la dernière municipalité du Cambodge avant le Vietnam et à ce qu’on dit, plus mignon que Kampot. Dormir là-bas une nuit peut être envisagé ainsi qu’une virée sur Koh Tonsay (l’île aux lapins) mais le prix des logements est cependant plus élevé qu’à Kampot.

Pour nous, ce sera la deuxième option et donc un magnifique coucher de soleil sur les marais salants pour clôturer cette belle journée.
 

 

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La Plantation, le poivre sublimé

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Depuis la fin des Khmers rouges, la culture du poivre reprend progressivement du poil de la bête à Kampot. Ce poivre est mondialement connu pour sa qualité et est pour cela vendu à l’international à bon prix. Néanmoins, comme tout produit de qualité, on trouve des imitations. Le Vietnam qui est le plus gros exportateur mondial (40%) n’hésite pas à faire passer son poivre pour du poivre de Kampot. Au Cambodge aussi les arnaques sont présentes, même à Kampot ! Alors, méfiez-vous et tenez-vous-en au prix 😉

Il y a plusieurs plantations dans la région mais La Plantation (c’est son nom), un projet porté par un couple de Français, est l’incontournable site où se rendre pour tout connaître du poivre de Kampot.
 

 
Plus qu’une plantation de poivre, La Plantation de Nathalie & Guy est un immense jardin tropical et aussi un véritable projet social car ils sont aujourd’hui le premier employeur de la région. Pour plus de détails, rendez-vous sur leur site internet !

 

L’info des Chatons

La Plantation paie également des professeurs pour donner des cours aux enfants toute la journée. En effet, les enseignants étant très mal rémunérés par l’État, ils ne donnent que quelques cours par-ci, par-là ce qui entraîne beaucoup de corruption pour que les élèves puissent suivre un vrai enseignement.

 

Les visites se font tous les jours de 9h à 17h, dirigées par de jeunes Français et organisés de la manière suivante :

➤ visite du jardin et explication des techniques de culture,
➤ dégustation des différentes variétés de poivre et autres épices.

Dans un premier temps, on se promène donc dans le jardin pendant que notre guide nous raconte l’histoire de la plantation.

 
On retrouve des plantes à fruit du dragon, à fruit de la passion et des bananiers, entre autres. On reçoit de nombreuses informations concernant les techniques de culture et surtout sur les différentes sortes de poivre.
 

Le poivre de Kampot

Il existe 4 déclinaisons du poivre de Kampot : le vert, le noir, le rouge et le blanc.La couleur du grain ne dépend en fait que de sa maturité, un peu comme l’olive finalement. Un grain de poivre est d’abord vert, puis noir si on l’arrache et le laisse s’oxyder naturellement. Si on le laisse prendre en maturité, il passera du vert au rouge. Le poivre blanc est fait à partir de grains rouges séchés auxquels on a retiré la chair.

 

Bien entendu, le goût de chaque déclinaison est aussi distinct que sa couleur. Et pour s’en assurer, rien de mieux qu’une dégustation autour d’une table.

On nous distribue une feuille et un stylo pour noter chaque petite coupelle qu’on fait passer autour de la table. On goûte une quinzaine d’épices différentes : poivre long rouge, poivre de Kampot millésime (70% noir, 30% rouge), poivre de Kampot noir, mix épicé, mix citronné, mix fumé, poivre de Kampot au sel, etc. On termine même avec de l’huile de coco, des zestes de combava et du curcuma.

En plus d’avoir sensiblement les mêmes goûts, on se rend compte que nous sommes aussi d’accord sur le poivre. Notre préféré : le poivre de Kampot millésime 2019 !


La dégustation est un moment très agréable
, on en sort vraiment avec l’âme d’un connaisseur en poivre. À la fin de la visite, vous pouvez acheter à la boutique des petits sachets de ce qui vous a plu.

Dans son ensemble, la visite de La Plantation reste un superbe souvenir du Cambodge pour nous. Du trajet aller en scooter à travers la campagne cambodgienne au chemin du retour par les marais salants, tout contribue à faire de cet endroit un site touristique incontournable.
 

 
Nous retournons à Kampot pour y prendre notre dernier repas sur la place où nous avons si bien mangé la veille. Il y a une poivrière sur la table. On en verse sur notre cuillère mais sans surprise, ce n’est pas du poivre du Kampot.

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Conclusion

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La région de Kampot a été un de nos coups de cœur de notre voyage cambodgien bien que ce soit une zone très touristique. Si les prix des hôtels n’avaient pas été aussi chers à cause du Nouvel An Chinois, nous y serions certainement restés 2 jours de plus.
Selon nous, 4 jours sur place est une bonne durée pour profiter des lieux.

 

En résumé
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⇾ Kampot – Phnom Penh en minivan : 8.4 USD chacun (7,6€). Attention, trajet mouvementé !
⇾ Il est préférable de dormir à Kep car son centre est plus mignon que celui de Kampot.
La Plantation est la visite (gratuite) à faire absolument, y compris le trajet pour s’y rendre.
⇾ Le Bokor National Park et les caves sont des idées de visites. Demandez une map à votre hôtel !
⇾ Pour les hébergements testés, c’est par ici. Pour les restaurants, c’est par .

 

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