George Town, le charme désuet
La réputation de George Town pour son street art n’étant plus à faire, nous avions donc hâte de parcourir le centre-ville à la recherche des œuvres d’Ernest Zacharevic.
Jour 1 : Arrivée depuis Ipoh
C’est depuis la ville d’Ipoh que nous arrivons en bus sur l’île de Penang, mais nul besoin de prendre un bateau pour arriver à George Town car l’île est reliée au reste du pays par un pont.
Ce qui nous frappe lorsque nous arrivons, au-delà de la tranquillité de la ville, c’est la présence de quelques trottoirs et la largeur des routes.
En effet, tout comme Malacca, la ville fut autrefois une colonie britannique. Mais si l’héritage colonial est encore très marquant, une autre caractéristique du centre-ville nous interpelle encore plus, nous poussant même à nous poser la question :
C’est en effet le seul endroit du pays où la population majoritaire n’est pas malaise, et ça, nous le ressentons immédiatement, car ici, on a plutôt l’impression d’être en Chine.
Le restaurant local du midi vient combler ce sentiment car le buffet végétarien est typique de la gastronomie chinoise.
Notre déjeuner est mémorable, c’est sans doute l’un de nos meilleurs buffets végétariens à petit prix. Après ce bon repas, nous devons marcher 35 minutes jusqu’à notre guesthouse avec les sacs sur le dos et le soleil tapant ne rend pas la balade plaisante.
Néanmoins, notre arrivée nous redonne immédiatement le sourire car… nous sommes surclassés ! Nous nous retrouvons ainsi tous les deux avec une chambre possédant pas deux mais TROIS lits doubles.
Notre guesthouse est une ancienne maison de ville et, en plus de son charme extérieure, notre nouveau logement a tout pour nous plaire : eau, thé, café à disposition ainsi qu’une machine à laver et de la lessive. Finie la lessive à la main, c’est donc vraiment ici le paradis du backpacker.
L’après-midi, on profite de notre immense chambre pour nous reposer et de la machine à laver pour enfin faire une lessive. On clôture cette journée par un wrap aux falafels sur un stand de street food.
Jour 2 : À la découverte de George Town
Nous partons en fin de matinée à la chasse aux célèbres fresques pour lesquelles est connue la ville. Nous sommes déjà accablés par la chaleur et changeons donc nos plans. Nous ne ferons pas la visite du centre à pied, mais en vélo.
Les Tips des Chatons
Louer un vélo à la journée ne coûte que RM 3 (soit 0,6 €) grâce aux 30 premières minutes gratuites. Toutes les demi-heures, il suffit d’aller déposer le vélo à l’une des 29 stations.
Les stations et le nombre de vélos disponibles sont visibles en direct ici et sur l’application LinkBike.
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Nos attentes étaient sûrement trop grandes car les fresques ne nous séduisent pas plus que ça. La majorité des œuvres est défraîchie et certaines sont même à peine visibles.
Même si la communauté chinoise domine, la communauté indienne fait également partie du décor. Dans le quartier Little India, l’ambiance est au rendez-vous avec de la musique qui s’échappe des magasins colorés. Nous nous y accordons une pause, le temps d’un déjeuner, pour déguster un copieux thali.
Une fois notre repas indien avalé, nous continuons notre visite de la ville à vélo. Le multiculturalisme de la ville est impressionnant : temples hindous, taoïstes et chinois se côtoient. L’architecture coloniale britannique est également surprenante.
? On comprend pourquoi le centre-ville est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Bref, on pourrait rester des heures à arpenter cette ville très déconcertante.
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Après nous être reposés dans notre chambre, nous enfourchons à nouveau nos vélos pour longer la côte jusqu’au quartier Chew Jetty. La balade le long de la mer est agréable mais n’a rien d’exceptionnel… et les jetées encore moins. Il s’agit d’un village flottant sur pilotis et le silence est d’or car les maisons sont habitées. Malheureusement, de nombreux touristes ne respectent pas la tranquillité des habitants, notamment en prenant des clichés de l’intérieur des maisons.
Cette visite, trop intrusive selon nous, et surtout l’odeur de poisson, nous font vite rebrousser chemin.
Jour 3 : Un peu de hauteur à Penang Hill
Ce matin, Cosy a envie de courir. C’est donc l’occasion pour lui de monter à 823 mètres d’altitude au sommet du Bukit Bendera. Il s’agit de la première station de montagne du pays établie à l’époque coloniale par les Britanniques. Ces derniers se rendaient à cet endroit pour échapper à la chaleur des terres grâce à leurs bungalows utilisés comme résidences secondaires.
Le Tip des Chatons
Pour accéder au sommet, 2 moyens : le funiculaire (RM 30 A/R – 6,3€) ou la randonnée (gratuite)
Possibilité de démarrer le trail depuis les Jardins Botaniques (bus 101)
Cosy débute sa course à pied en bas de la colline et dès le début, c’est raide à cause de dizaines de marches qui s’enchaînent. Mais la difficulté commence seulement car, une fois les marches passées, s’ensuivent de nombreux lacets où dans presque chaque virage se cache… un chien montant la garde devant son habitation. Cosy se retrouve ainsi forcé à renoncer au sommet car certains chiens lui courent après.
Si c’était à refaire, il tenterait le footing depuis les Jardins Botaniques, qui apparemment offrent un parcours plus agréable à travers la jungle.
Heureusement, il a quand même pu profiter d’un point de vue sur George Town mais si vous tentez l’aventure, même en funiculaire, ne vous attendez pas à avoir une vue incroyable car celle-ci est, la plupart du temps, gâchée par les nuages.
Jour 4 : Le parc national de Penang
Dernier jour sur l’île et, après s’être reposés la veille (enfin pas pour Cosy qui a encore des sueurs froides de sa course-poursuite avec les chiens malais), nous décidons de partir en excursion.
« Au revoir George Town ! », nous prenons le bus pour nous rendre dans le plus petit parc national de la Malaisie.
Le Tip des Chatons
L’entrée du parc est gratuite, il faut juste se signaler à l’entrée et indiquer la randonnée choisie
Choix entre 2 sentiers principaux et 7 parcours possibles
Nous optons pour le chemin menant jusqu’à la Turtle Beach (Pentai Kerachut). La randonnée est sans aucune difficulté et est ainsi réalisable par tous. À travers la jungle, nous rencontrons un scorpion, de magnifiques papillons, des fourmis géantes, des lézards et même quelques macaques.
Avant d’arriver sur la plage, nous passons devant un lac qui nous fascine par sa particularité étonnante : celui-ci est méromictique. Méro quoi ?! Méromictique. Bon, on l’avoue, on a encore du mal à mémoriser l’adjectif exact.
Un lac méromictique, c’est un lac composé de deux couches d’eau qui ne se mélangent que très rarement (moins d’une fois par an). Ici, l’eau fraîche reste à la surface, tandis que celle de la mer, à cause de sa densité, reste en profondeur.
Si on est en admiration devant cette étendue d’eau, c’est parce que des lacs méromictiques, il y en a très peu à travers le monde. En France, nous avons la chance d’en compter deux : le lac du Bourget et le lac Pavin.
Après cette pause culture, nous continuons jusqu’à la plage où nous rejoignons le centre de conservation des tortues.
L’info des Chatons
Le centre abrite des tortues vertes et des tortues olivâtres qui font partie des plus petites espèces de tortues marines du monde.
La faim se faisant sentir, nous ne restons pas longtemps sur la plage. On aurait pu emmener quelques provisions mais l’idée d’une éventuelle attaque de singes farceurs nous a vite dissuadés.
La randonnée ne faisant pas de boucle, il faut donc revenir sur nos pas. Pour les plus flemmards, il existe l’option retour en bateau directement depuis la plage.
Nous nous rendons le soir dans la Kimberley Street où nous dégustons une grosse portion de nouilles sautées pour seulement 2 RM (0,4 €). Nous terminons notre séjour à Penang sur une note sucrée au stand « Traditional Home Dessert » qui propose toutes sortes de soupes chinoises (amande, graines de lotus, haricots rouges…). Demain, nous quitterons la chaleur de l’île pour aller nous rafraîchir aux Cameron Highlands.
Conclusion
L’île de Penang nous laisse le même sentiment que nous éprouverons à la fin de notre périple en Malaisie : c’est pas fou, mais c’est pas mal.
Si nous avons été déçus par le Chew Jetty et surtout par le street art de la ville, cette dernière aura néanmoins su nous convaincre autrement, notamment par sa gastronomie.
George Town, c’est le genre d’endroit où il faut flâner dans les rues pour s’imprégner de l’ambiance et ainsi réussir à apprécier les lieux. Et si on a envie d’aventures, une excursion au parc national de l’île complétera à la perfection votre séjour.
⇾ Bus Ipoh – Penang = RM 24.5 (5,1€) avec la compagnie Sri Maju
⇾ L’île de Penang est une ancienne colonie britannique
⇾ C’est le seul état du pays où la population majoritaire n’est pas malaise mais chinoise
⇾ Prix d’une chambre privée avec clim : 12,2€⇾ Attention aux chiens sur Penang Hill !
👍🏽 On a kiffé :
⏵L’ambiance générale de George Town
⏵La gastronomie variée
⏵L’excursion au parc national
⏵Faire du vélo pour quelques centimes
👎🏼 On n’a pas kiffé :
⏵Le street art
⏵Les maisons sur pilotis du Chew Jetty
⏵Les chiens « méchants » à Penang Hill
⏵La chaleur insoutenable